PRESENTATION DU PROJET DIABE
Le Projet DIABE est un projet du Ministère de l’Environnement et du Développement Héritier (MEDD),
à travers le programme Centre AFAFI (Appui au Financement de l’Agriculture et Aux Filières Inclusives dans le Centre de Madagascar), financé par le 11ème FED (Fonds Européen pour le Développement) et géré par le BACE (Bureau d’Appui à la Coopération Extérieure) du Ministère de l’Economie et des Finances.
Il fait suite aux projets ADIAFO, ARINA et AFIBERIA qui faisaient partie du programme ASA (Appui à l’Agro-sylviculture autour d’Antananarivo), financé par le 10ème FED et intervenant dans les anciens districts auxquels s’ajoute Moramanga.
* Reboisement et restauration des vieux taillis
Le projet DIABE collabore avec des pépiniéristes locaux sur production de jeunes plants pour la réalisation de nouvelles plantations à vocation bois-énergie, le regarnissage d’anciennes parcelles du programme antérieure (Programme ASA) et la restauration de taillis. Ces pépiniéristes reçoivent du projet des formations et accompagnement sur la production de plants et ils sont installés près des zones de reboisement identifiés dès le début de la campagne pour garantir une certaine proximité et limiter ainsi la mortalité des plants à cause de la manutention et du transport. Cela permet aussi aux reboiseur de diminuer le coût du reboisement et faciliter le transport des plants. L’administration forestière représentée par le cantonnement forestier accompagne le projet dans la mise en œuvre des activités de reboisement et participe à tous les étapes du reboisement de l’identification et la validation du zonage jusqu’au suivi des reboisements. C’est le chef de cantonnement accompagné par un responsable communal qui valident le nombre de plants viables et sains à distribuer aux reboiseurs.
Les reboiseurs sont par la suite accompagnés sur le reboisement et le regarnissage. Ils sont formés sur les techniques de reboisement. Des appuis et accompagnements jusqu’à l’entretien des plantations effectuées par des équipes de techniciens et d’agents locaux dans les communes d’intervention. Le projet développe également l’agroforesterie à travers des systèmes culturaux associant les arbres avec des cultures vivrières soit en valorisant les pare-feu pour faire des cultures agricoles.
Le projet met en place des parcelles tests sur la diversification d’espèce et la fertilisation. Ces parcelles ont pour objectif de tester de nouvelles espèces et de types de fertilisations pour répondre aux besoins des reboiseurs mais également pour faire face aux problèmes de pauvreté des sols, de survie des plants reboisés et de nuisance qui attaquent les arbres.
Chaque année, des ateliers bilans et de planification sont organisés par commune en vue d’améliorer l’intervention pour la campagne suivante. Le bilan concerne à la fois les techniques de reboisement et l’organisation de la mise en œuvre de ces reboisements.
Bref, le projet contribuera ainsi à limiter la déforestation des forêts endémiques naturelles, la perte de la biodiversité et l’impact sur le climat des émissions de carbone associées.
* Carbonisation
Le projet DIABE diffuse 03 techniques améliorées de carbonisation dont les meules à tirage inversé avec et sans cheminé (MATI AC et SC) et le voay mitapy (VMTP). Ces meules sont des meules traditionnelles améliorées mais qui permet de produire plus de charbon de meilleure qualité. Le projet adopte l’approche formation en cascade. En effet, il forme des maîtres charbonniers qui forment à leur tour les charbonniers au niveau des communes d’interventions du projet. Ces maîtres charbonniers sont des charbonniers locaux assez expérimentés et qui ont un minium de capacité à former leur paire. Les charbonniers formés qui appliquent les améliorations techniques sont certifiés en collaboration avec la Direction régionale de l’environnement et du développement durable (DREDD) et la Direction régionale de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (DRETFP). La certification permet à la professionnalisation du métier et donne une opportunité aux charbonniers de s’insérer aisément dans la filière.
Le projet a formé également des représentants des responsables de l’administration forestière pour assurer par la suite la pérennisation de l’action de formation après le projet et pour assurer également le suivi de l’adoption des techniques au niveau des zones sous leur responsabilité.
Le rendement massique de ces meules améliorées peut arriver au double de celui produit par des meules traditionnelles.
Les améliorations techniques se portent principalement sur : le séchage des bois, l’orientation de la meule, la mise en place de la bouche d’allumage, le mode d’empilage, la gestion du feu et le recouvrement de la meule. La grosse différence avec les meules traditionnelles se porte sur la durée de séchage du bois qui est d’au moins 3 semaines. La durée de cuisson ne diffère pas car le charbon amélioré est cuit en une semaine à 10 jours de cuisson.